Photographe français.

C’est après des études scientifiques qu’il se tourne vers la photographie afin d’explorer la partie sensible des choses et de saisir l’environnement vernaculaire. Fasciné par les voyages et l’architecture moderniste, ses errances solitaires livrent sa vision silencieuse et solaire de mises en scène fortuites que lui offrent les lieux qu’il «rencontre», dans lesquelles la présence humaine ne se manifeste jamais frontalement. Ses images se composent de façon quasi-géométrique, parfois stricte et pourtant rien de factice dans son approche.
C’est ainsi qu’il réalise les images du catalogue de la première rétrospective YSL pour l’inauguration de la fondation Pierre Bergé-Yves Saint Laurent.
En chroniqueur nomade, il signe notamment dans AD, Air France Magazine. Inspiré par le charme suranné des années 70 américaines, son portrait personnel de Los Angeles a été publié dans la première édition de la collection «Portraits de Ville».

French photographer.

French photographer,  after scientific studies, he embraces photography to  explore the sensitive side of things and understand the vernacular environment.Travel addict fascinated by modernism, his solitary wanderings capture the silent and solar  vision of the fortuitous scenes in the various places that he "encounters", in which humanpresence does not manifest frontally.  Despite an almost geometrical and sometimes strict photo composition, there is nothing  artificial or cold in his approach.  He collaborates with renowned institutions who trust his artistic eye and talent such as the  Musée du Quai Branly in Paris or the Pierre Bergé-Yves Saint Laurent Foundation for whom  he shoots the billboards and all the commercial images and catalogue for the launch of it's  inaugural exhibition in Paris: "Yves Saint Laurent dialogue avec l'Art".  Nomadic reporter, he is featured in numerous outstanding publications such as AD,  Connaissance des Arts, The Good Life, Air France Magazine, Liberation, Revue Caméra.  His vintage inspired interpretation of Los Angeles is selected and published as the firstPortraits de Villes by Be-Poles, first of a trendy collection who counts today more than 40  artists such as Massimo Vitali, India Madhavi, Harry Gruyaert.  In 2016 his second book named after the iconic John Ford Point in Monument Valley is  published by Filigranes.I n 2024 his third book named "an inventory of arctic glaciers" is  published by Filigranes.

Bibliographie

Los Angeles, éditions be-poles, 2007

John Ford Point, éditions filigranes, 2016

an inventory of arctic glaciers, éditions filigranes, 2024


Contributions, catalogues

Mission photographique pour le Musée du Quai Branly, Paris (2017-2024)
Le siège de l’UNESCO, éditions du patrimoine, 2017
La ville à la plage, connaissance des Arts, 2016
Palm Springs / Le charme des années 50, The Good Life, 2015
Moscou hors les murs, Air France magazine, 2014
Unesco, le palais méconnu, AD magazine, 2012
La grande-Motte / Naissance des vacances, AD magazine, 2012
Anish Kapoor / cathédrale intime, Air France magazine, 2011
Paris 1970, une utopie urbaine, AD magazine, 2011
L’East End de Gilbert & George, Air France magazine, 2009
Catherine Ikam / digital diaries, monografik éditions 2007
La Revue, le magazine de Pierre Bergé & associés, 2004-2007
Yves Saint Laurent, dialogue avec l’Art, 2004


Expositions, accrochages


Exposition collective 30 ans d’édition de Filigranes
Galerie Les filles du calvaire Paris, 2019
Stardust, Galerie Hug Paris, Photo Basel 2019
Architecture moderniste, Galerie Hug, Photo Basel 2018
Le rêve américain (revisité), Galerie Catherine & André Hug Paris, 2017
Los Angeles, The Line hotel L.A. , 2015
Palm Springs - Phoenix, collection particulière Paris, 2015
La poétique de la structure, Cité de l’architecture & du patrimoine, 2014
Los Angeles, The Nomad New York, 2013
Los Angeles, Clic Gallery New York, 2011
Los Angeles, Galerie Philippe Chaume Paris, 2008
Mannequins, collection particulière Paris, 2004


Entretiens, extraits

Philippe Besson, texte de l'exposition "441 Palm Springs"

'Les photographies de Vincent Mercier disent des villes américaines surgies en plein désert, des oasis artificielles inventées au milieu de nulle part. Autour, des montagnes brûlées par le soleil, des étendues arides à perte de vue et là, devant nous, à portée de regard, des maisons avec leur verte pelouse domestiquée, leur garage sur le côté, la brique de leur façade.

 Ces mêmes photographies nous suggèrent la chaleur, une chaleur écrasante, qui tombe sur les épaules, qui fait le pas lent, la peau luisante. Mais aussi des existences ordinaires, derrière les murs, celles de familles avec des enfants, le père tient peut-être un restaurant, la mère travaille peut-être dans un casino des alentours, les enfants vont à l’école, parce que, oui, il y a des écoles, des supermarchés, de la vie, tout n’est pas qu’un décor.

 Ces images nous racontent aussi une époque. Probablement les années 70. A moins que ce ne soit les années 50. Un geste architectural, un style, des formes rectangulaires, un foyer tel qu’on le rêvait alors. L’époque s’est perdue, les maisons sont restées, et avec elles, des palmiers, des cactus comme la preuve d’une immuabilité, d’une persistance.

 Je connais ces endroits, pour y être allé. Mais je les aurais reconnus, même si je n’y étais jamais allé. Parce que, bien que réels, ils sortent tout droit de notre imaginaire.'


Clélia Cohen, « libération » 

‘Les photographies de Vincent Mercier travaillent presque toujours la collision du présent et du passé. Que ce soit face à la Bank of America de Palm Springs ou dans les tours seventies de Beaugrenelle, il est aux aguets d’une couleur perdue, fragile, revenue de loin, même si la prise date d’ici et maintenant. C’est son alchimie particulière, un peu mystérieuse, un travail sans doute très technique sur les couleurs que le profane ne sait pas définir; tout ce qu’il sentira, c’est un souffle subtilement vintage l’étourdir un instant.’


Claire Mayer, « camera »

‘Vincent Mercier débute des études scientifiques avant de s’adonner à la photographie. L’architecture le passionne et marque ses images, ordonnées et géométriques. Des lignes interfèrent dans ses paysages. C’est son Amérique à lui que Vincent Mercier décrit, marqué par l’empreinte indélébile que lui ont laissé les jeux de son enfance. Coloriste, il maîtrise une couleur qui donne à ses images une texture singulière. Telles des peintures d’Edward Hopper, les rares personnages sont figés dans un temps qui semble suspendu à la suite du voyage.
Ce temps s’est arrêté dans la mémoire du photographe qui souhaite vivre éternellement cet instant. Aujourd’hui ou demain, ces images auront toujours leur place, celle d’une Amérique idéalisée qui laisse transparaître des températures extrêmes et un silence de mort. Le papier mat, sec, rappelle ces paysages désertiques, empreints de solitude.
Seul, Vincent Mercier ne cherche pas l’autre dans ses photographies, mais va à la rencontre de ces paysages solaires et silencieux.’

‘Vincent Mercier studied science before succumbing to the lure of photography. Architecture fascinates him and has left its stamp on his meticulously ordered, geometrical images. Lines are scattered over his landscapes. What Mercier describes in his own personal America, a reflection of the indelible mark left on him by the games of his childhood. His gifts as a colorist give his images a texture all their own. As in Edward Hopper paintings, the rare figures he includes seem frozen in a post-trip time warp. Time has come to a halt in the memory of a photographer seeking to experience this moment for all eternity. Today or tomorrow these images will always have their place: that of an idealized America offering hints of its extremes of temperature and its deathly silence. The dry matte paper conjures up this desert terrain shot through with solitude.Traveling alone, Mercier is not seeking the Other in his photographs; what interests him are these silent, sun-struck landscapes.’


John Ford Point // Par Nadia Ali Belhadj

Les photos de Vincent Mercier épousent le point de vue du cinéaste américain en capturant "la beauté incandescente" de ce "territoire ancestral", mais il l'inscrit dans notre époque de parcours fléchés pour touristes, de pose factice d'un cow-boy apprêté pour la photographie facile. Attention, nous sommes au nadir du sarcasme cinglant de Parr ! Non, l'œil de Mercier est beaucoup plus tendre, bienveillant ; la majesté des lieux reste le sujet principal. Une femme tente un panorama avec son smartphone ? La belle affaire ! Les paysages n'en pâtissent pas.


Los Angeles // entretien avec Ina Chong, « The good Life » 

« A Los Angeles, il y a une esthétique complètement solaire. La lumière américaine me fascine. Ce qui m’intéressait, c’était la lumière puissante de l’après-midi et non le cliché du soleil couchant. Je voulais être inondé de lumière. C’est troublant et impressionnant. Paradoxalement, il y a un silence et une solitude terribles qui s’installent. C’est une ville complètement figée dans la lumière et le soleil. » ‘Une lumière aveuglante qui, aujourd’hui, rend la série de photos appréciable à des générations habituées au culte de la nostalgie et du vintage. Replacée dans son contexte d’époque, c’est une lumière crue qui donne à voir tous les détails témoignant d’une déliquescence largement entamée: les bâtiments poussiéreux, les couleurs affadies, limite désaturées, la végétation cramée.
Une aventure photographique qui se construit comme un road movie. Sans plan de route précis, le photographe suit son instinct et s’arrête à chaque fois que quelque chose accroche son oeil. Une façade aux couleurs passées, la projection d’une ombre sur un mur, les reflets d’une vitre de voiture ou des panneaux aux messages éloquents.’


Los Angeles (portrait de ville) // A. L.  

‘A la mémoire de l’American dream.
Le décor se farde de couleurs brulées et fanées. La lumière est pure et violente. Les rues d’inglewood sont immenses. Sunset boulevard est désert. One way. La solitude des façades rigoureuses du Beverly Hilton éclabousse la cité engloutie par le silence. Mise en scène innée d’une traversée dans les coulisses de la cité des anges, au coeur du factice. Splendeur des illusions. Sublime artifices. Ce sont les visions mélancoliques et nostalgiques d’une ville fantasme prisonnière de son image, glorieuse cité, symbole de l’age d’or du cinéma hollywoodien.
Les anges ont disparu. The end. La cité décadente et déjà démodée se ment et joue avec la réalité. Rest in peace. La cité fait jouer à Norma Jean le personnage de Marilyn pour l’éternité. Tout va bien. We finance all your life.’

‘In the memory of the American dream.
The décor paints itself in burnt and faded colors. The light is pure and violent. The streets of inglewood are immense. Sunset Boulevard is deserted. One way. The solitude of the Beverly Hilton’s harsh facades dazzles the city engulfed by silence. An innate mise en scène crossing the backstage of the city of angels, with a fake heart. Splendor of illusions. Sublime artifice. These are the melancholic and nostalgic visions of a fantasy city imprisoned by its image, glorious city, symbol of a golden age of Hollywood cinema.
The angels have disappeared. The end. The decadent already outdated city lies to itself and plays with reality. Rest in peace. The city makes Norma Jean play the character of Marilyn for eternity. All is well. We finance all your life.

préface / entretien avec Brigitte Ollier

‘Depuis ses débuts en 1996, l’architecture est son péché mignon. Celle en béton, si classique, comme celle qui se dévoile volontiers sous les tropiques. Plus qu’un collectionneur de visages, Vincent Mercier est un homme de paysages, dans la tradition préservée par les géographes du coeur.
Dépaysement / enracinement. Souvenirs de vacances éblouissantes à Carnon-Plage, où il se sent, chaque été, « plongé dans un tableau de David Hockney, les stores orange, les piscines turquoise, les éclaboussures »…
… « Là-bas, il y a tout: les pierres, l’aridité, la violence de la lumière, et la solitude de ceux qui y vivent. J’y ai appris la lenteur, j’y avais surtout une grande liberté. Je me suis nourri de ces lumières d’enfance, celle du Midi comme celle du maquis. J’aime la lumière crue, celle qui est déconseillée dans les cours d’apprentissage. Ca agit sur moi comme dans un fluide. »
« C’était juste une caution. Ernst Haas me donnait l’échelle d’un paysage, aussi celle du temps…On parle peu du temps pour les photographies d’architecture, on a l’impression que c’est statique, or c’est complètement faux, tout n’est que mouvement. Et là, Haas me montrait le cimetière du temps infini, je devais y aller… »
‘J’ai tout de suite aimé ses photographies. Il n’avait pas cherché à rendre la scène plus brut, il avait juste posé un cadre sur ce paysage.. un écran grandeur nature où chacun pouvait glisser ses vibrations d’enfant.’


‘Since his professional début in 1996, architecture has been a favorite theme - both classic concrète and the popular forms emerging in the tropics. More than a collector of faces, Vincent Mercier is a man of landscapes, in the tradition preserved by romantic geographers.
Being uprooted or taking root. Souvenirs of dazzling holidays in Carnon-Plage, where every year he felt he had been « thrown into a David Hockney painting, with orange shutters, turquoise swimming pools and splashes. » »…
… « Every thing was there: the stones, the dryness, the harponnes of the light and the solitude of those who lived there. There, i learned to take my time and above all, i enjoyed my immense freedom. I drank in the lights of my childhood, the Midi and the hills. I like raw light, which is advised against in photography classes. It acts on me like a fluid.»
« It was a kind of permission. Ernst Haas gave me the scale of a landscape and of time…No one talks much about time in architectural photographs. People think they’re static, which is completely mistaken, since it’s all about movement. Haas showed me the cemetery of infinite time and i had to go there… »
‘I immediately likes his photos. He had not tried to make scene any wilder, he had just put a frame on this landscape.. a life-sized screen where anyone could remember their childhood feelings.’


préface "an inventory of arctic glaciers" / entretien avec Natacha Wolinski

Les maux bleus

Les glaciers photographiés par Vincent Mercier s’offrent comme un rêve perdu, une fiction de nature inaltérée. En Arctique, le réchauffement est quatre fois plus rapide que dans le reste du monde. Les glaces se brisent, des affleurements de terre brune apparaissent, les ours polaires ont les pieds dans l’eau. La plupart des images qui nous parviennent aujourd’hui de ces confins du monde attestent d’une dislocation, d’une dilution. En 2011, un livre fameux de l’artiste allemand Gerhard Richter, intitulé « Eis », s’inquiétait déjà de cette débâcle. 

La fonte des glaces est avérée, et cependant, elle n’altère pas la solidité du mythe. Les glaciers côtiers du Spitzberg figurent parmi les plus légendaires. Bien des raisons peuvent pousser un photographe à faire le voyage jusqu’aux falaises bleutées de cette île de l’archipel du Svalbard, située tout au Nord de la Norvège, à même latitude que le Groenland. Parce qu’elles constituent l’un des piliers de notre système climatique. Parce que leur beauté à couper le souffle appelle le cadrage absolu. Parce que la photo de paysage a ses maîtres et que Vincent Mercier, inspiré par Ansel Adams, a pu voir dans les colosses de glace du Spitzberg, un équivalent polaire des grandioses monolithes du parc de Yosemite, en Californie, auxquels l’Américain a consacré 24 albums.  

Fasciné par le Grand Nord, Vincent Mercier est né un siècle trop tard. Les jours des glaciers de l’Arctique sont comptés. Face à des frondaisons qui peuvent atteindre quarante mètres de hauteur, il a œuvré en connaissance de cause, partagé entre le sentiment du sublime et le pressentiment de la catastrophe à venir. De juillet à septembre 2021, il a embarqué sur un bateau d’expédition, navigué six semaines durant dans une clarté perpétuelle et réalisé des milliers d’images numériques de 70 glaciers côtiers, dont il a patiemment relevé les coordonnées GPS, conscient de constituer une archive pour le futur dont les scientifiques pourront un jour s’emparer. De cette équipée loin du bruit et des hommes, il a ramené des vues frontales qui obéissent à une même scansion géométrique. Les lignes parallèles des eaux et des parois offrent une illusion de stabilité, tandis que le frontispice des glaces réverbère une architecture chaotique de tensions, de bris et de fractures. 

Face à ces pans coupés, on pourrait presque croire à un décor de carton froissé, comme peut en créer le photographe illusionniste Thomas Demand. Mais il s’agit d’un inventaire bien réel, répétitif et néanmoins nuancé. Vincent Mercier a choisi de réaliser des films négatifs à partir de ses fichiers numériques et d’adopter une technique pionnière de tirage - le cyanotype -, dont les subtiles gradations de bleu sont à même de traduire les infinies variations de tonalité de la glace sous la frappe du soleil de midi ou de minuit. Suivant la façon dont elle est insolée, l’émulsion photosensible couchée sur le papier ne réagit jamais de la même manière. Ce n’est sans doute pas un hasard s’il a privilégié ce procédé ancien qui délivre des tirages uniques et particulièrement stables dans le temps. Les cyanotypes, réalisés au milieu du XIXe siècle, conservent encore leurs couleurs. Lorsque, mal protégés de la lumière, ils ont pâli, ils peuvent revenir à leur tonalité d'origine si on les entrepose dans un lieu obscur. On se prend alors, devant les glaciers arctiques immortalisés par Vincent Mercier, à rêver d’une même réversibilité. Les lueurs bleuies de ses images pourraient alors se lire comme une fin ou un début du monde, une extinction ou une renaissance. 

Natacha Wolinski


Blue disaster

The Arctic ice pack, as photographed by Vincent Mercier, comes across like a lost dream, an illusion of a nature unchanged. The climate warming in the Arctic is occurring four times faster than in the rest of the world. The ice is breaking up, outcrops of brown soil are emerging, while the polar bears’ paws are drenched in water. Most of the pictures we see today of these outermost edges of the world bear witness to its break-up, its dilution, a debacle that was already the subject of concern in German artist Gerhard Richter’s book Eis, which appeared in 2011.

This ice melting is a known factor and yet it does not change the solid nature of myth. Among the most legendary coastal glaciers are those at Spitsbergen. There are so many reasons why a photographer can be brought to travel to the blue cliffs on this island in the Svalbard archipelago, which lies far to the north of Norway, on the same latitude as Greenland: this is because they are one of the pillars of our climate system; because their breathtaking beauty demands absolute framing; because landscape photography has its masters. Inspired by Ansel Adams, Vincent Mercier saw in the Spitsbergen ice colossi a polar equivalent of the magnificent monoliths in Yosemite National Park, California, to which the American master devoted twenty-four albums.

Captivated by the Great North, Vincent Mercier was born a century too late. The days of the Arctic glaciers are numbered. Faced with ice foliation that might reach a height of forty metres, he worked in complete knowledge of the cause, torn between the feeling of the sublime and the premonition of a coming catastrophe. From July to September 2021, he sailed for six weeks on a cruise boat in constant daylight, taking thousands of digital shots of seventy coastal glaciers, patiently recording their GPS coordinates, fully aware that he was composing a future archive that one day scientists might take in hand. Of this venture, which took him far from noise, far from human beings, he assembled frontal views, all conforming to a single geometric scansion. The parallel lines of the water and the rock faces create an illusion of stability, while a chaotic architecture of tension, shattering and breakages reverberates in the façade of the ice.

Seeing these cutaways, one might almost believe in a setting made of crumpled cardboard, the sort of thing that illusionist photographer Thomas Demand can create. But this, instead, is a very real, repetitive, albeit nuanced, inventory. Vincent Mercier chose to produce negatives from his digital files and employ a pioneer printing technique –cyanotype– whose subtle differences in shades of blue can capture the endless tonality variations of the ice under the midday or the midnight sun. In the same way as it has been exposed to the sun, the photo-sensitive emulsion applied to the paper never reacts in the same way. It is by no means by chance that Mercier favoured this antique process, which produces unique prints that are perfectly stable over time. Cyanotypes that were developed during the mid 19th century still retain their original colours today, and in cases where they have paled because they were badly protected from the light, they can regain their original tonality if stored in a dark place. Gazing at these Arctic glaciers immortalized by Vincent Mercier, we find ourselves dreaming about the same reversibility. The blueish glimmering of his pictures could then be read as an end or a new beginning of the world, its extinction or its rebirth.

Natacha Wolinski

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